Otitié KIRI

Publié le par Guest' Who

 

* Née le 06 janvier 1986 à Paris

 

* Diplômée en LEA (Langues Etrangères Appliquées)

Option: Enjeux politiques et Communication interculturelle

 

 * Ecrivain

 

* Confession : Aucune

 

* 3 mots qui te décriraient au mieux: Africaine. Spirituelle. Positive.

 

* Citation préférée : 

« Si chacun est pour soi, alors Lui nous repousse », un vieillard plein de sagesse.

Facebook : Otitié Kiri

 

 

---------------------------------------------------------------

 

ENTRETIEN AVEC OTITIE KIRI 

 



L'AUTEUR

 

Guest' Who : Qui est Otitié Kiri ?
Otitié Kiri : Je suis l'auteur du roman intitulé « Comme il était au commencement » qui a récemment été publié aux Editions l'Harmattan. Je suis née il y a 25 ans d'une mère et d'un père Camerounais. Et je vis à Paris où je suis engagée dans diverses activités culturelles qui sont toutes en rapport avec l'Afrique.

 

Guest' Who : L'idée créatrice de ce projet d'écriture?
Otitié Kiri : C'est juste une prière comme on en fait tous les jours... Pour certains, elles prennent la forme de notes musicales, moi je les écris pour véritablement les faire miennes et leur donner vie.

 

Guest' Who : Pour prendre les choses dans l'ordre, qu'est ce qu'être Fang ? 
Otitié Kiri : Fang-Beti c'est le nom d'un groupe humain. Un peuple d'Afrique Centrale dont je suis issue. Fang résulte d'une erreur de prononciation du mot Mfang qui désigne quelque chose de vrai et d'authentique. Dans le livre, il est plus question d'être Mfang que d'être Fang  (sourires).

 

Guest' Who : Un résumé un peu synthétique de l'œuvre ?
Otitié Kiri : C'est l'histoire d'une jeune femme, Esther, qui plonge dans son intériorité pour essayer de réconcilier des aspects de son histoire ou de sa personnalité qui lui paraissent antinomiques. Il y a en effet une distante entre ce qu'elle conçoit et ce qui semble concevable pour la société dans laquelle elle vit. C'est une quête spirituelle et identitaire à laquelle elle se livre pour mieux être au monde et surtout pour mieux être avec elle-même !


Le ROMAN


Guest' Who : « Comme il était au commencement »... Pourquoi ce titre à résonance biblique ?
Otitié Kiri : Le mot résonance est vraiment approprié, parce qu'il ne s'agit que de cela. Cette formule liturgique est bien plus ancienne que la Bible...

Guest' Who : Comment s'effectue le travail d'introspection d'Esther ? 
Otitié Kiri : Dans le prologue, le passage par la case « christianisme » est présenté comme une classe dans la grande école de la vie. L'idéal étant de réussir chaque examen pour passer à la classe suivante, Esther se place systématiquement dans la posture de quelqu'un qui veut tirer un enseignement de chaque situation qui se présente. Dans cette perspective, les flashback sont des retours conscients ou inconscients sur des leçons prodiguées ultérieurement. Des leçons dont elle n'a pas saisi la portée dans le passé. Elles sont autant de clés dont il vaut mieux être armé pour avoir une vision équilibrée des enjeux présents.

Guest' Who : Quel est apport du message des « anciens » dans la quête spirituelle dEsther ?
Otitié Kiri : Tout dabord, je tiens à dire que j'ai beaucoup de respect pour eux, que je considère comme nos philosophes, nos prêtres, nos sages... C'est une caractéristique que j'ai attribuée à Esther ! (Rires) En réalité, elle « porte une attention très particulière » à tout ce qui lui est dit, mais elle fait preuve d'un esprit critique qui lui vaut d'être en désaccord avec sa grand-mère et d'autres personnes âgées sur certains plans. Il est nécessaire que son esprit se forge en se heurtant à des contradictions. Cependant, ses élans d'indépendance ne remettent pas en question le fonctionnement de la structure familiale. Aujourdhui, on ne sait plus très bien ce qu'être un homme, une femme... Quel est le rôle de l'aïeul dans la famille et dans la société ? Il semble qu'il faille réactualiser ou redéfinir tout cela!

Guest' Who : Votre roman soulève également la question de l'émancipation de la femme africaine dans la société occidentale...
Otitié Kiri : On dit du monde qu'il évolue à grande vitesse. Nous, les Africains, avons la tentation (sans doute légitime) de vouloir « rattraper le train de la modernité ». Mais tout à notre désir d'évoluer, nous avons peut-être oublié de nous demander si le port de la mini-jupe est un paramètre d'évaluation de la condition féminine pour tous les peuples de la Terre. (Sourires) Je crois que le regard que nous jetons sur nous-mêmes est souvent biaisé, ce qui nous rend incapables de comprendre nos traditions et donc de les réinventer pour qu'elles soient en meilleure adéquation avec nos besoins actuels.

Guest' Who : Vous y présentez aussi la figure masculine comme fébrile devant ses responsabilités. Est-ce une perception que vous avez des hommes de votre génération ?
Otitié Kiri : Les personnages de roman sont rarement lisses !  Disons que c'est une espèce d'hommes qui existe et dont je ne parle que pour mieux mettre en lumière ceux de nos hommes qui sont exactement comme ils doivent être. Si, si  ça existe ! (Rires)

Guest' Who : En quoi est ce si important d'aller à la rencontre de sa spiritualité? Est-ce un travail accessible à tout le monde ?
Otitié Kiri : Le fait que nous puissions nous poser cette question est révélateur de ce que cette époque fait des êtres humains... C'est ce qui est essentiel qui semble superflu ! Or du point de vue de certains fous dont je fais partie, la spiritualité est au cœur de tout ce qui se fait. À l'échelle individuelle, le fait de se demander s'il est important d'« aller à la rencontre de sa spiritualité » équivaut par exemple à se demander s'il y a un quelconque intérêt à se connaître...  à cette question, chacun est libre d'apporter la réponse qui lui semble appropriée...  Si on croit qu'on est une émanation de la Force créatrice première (que certains appellent Dieu), on peut également concevoir que nous portons tous une part de cette étincelle divine, et donc que nous avons tous les moyens intrinsèques d'être en relation avec Elle. Je ne dis pas que nous avons tous les mêmes (pré)dispositions, mais ce qui est certain c'est que nous y avons tous accès à des échelles différentes. 

Guest' Who : Le choix de la couverture ?
Otitié Kiri : L'élément principal de cette couverture est la lumière. Celle du soleil qui semble se lever derrière la montagne, par opposition à celle de la ville qui est artificielle. On pourrait se dire que l'objet de la quête spirituelle d'Esther est de quitter la ville pour aller se réfugier dans la montagne, mais la montagne auprès de laquelle elle se ressource n'est pas un endroit physique. C'est un état spirituel que la jeune femme apprend à cultiver.



 
Propos recueillis par Mr. West
Novembre 2011
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article